Je me dis souvent : "c'est poussiéreux l'opéra, c'est d'un autre temps". Mais il y va de l'opéra comme du reste : les oeuvres de qualité, celles qui s'intéressent à l'essence, rencontrent l'émotion esthétique. Rien de superflu ici, ni costumes apparents, ni décors, ni jeux de lumière. Simplement la musique, les musiciens et les émotions. Les chanteuses restent visible tout le long, entrant et sortant de leur jeu, remettant leurs lunettes après leurs prestations scéniques, comme pour mieux nous en montrer la théâtralité. Il y va de grande adresse. Les cordes sont pincées, frottées, battues ; les percussions frappées d'une main légère qui se hâte lentement. Des cantates Italienne de Luigi Rossi : "La lyra d'Orfeo", écrites pour la cour d'Anne d'Autriche et de Mazarin, reverdissent sous les doigts de Christina Pluhar (au théorbe) et de son ensemble l'Arpeggiata.
Une belle découverte que ce festival de Saint-Denis. Les jardins y sont paisibles et les musiciens généreux. On y retourne l'an prochain ? En attendant, pour ceux qui n'ont pas peur de bouger, pensez à consulter le programme de l'abbaye de Royaumont.